Dans l’approche dualiste du corps et du sujet pensant héritée de Descartes, certains ont oublié en route les rapports entre la fonction pensante et l'Être, la Transcendance(conjonction Soleil/Uranus/Jupiter/Pluton/trigone Neptune) dans son thème natal. Le dualisme cartésien n'a été compris chez la grande majeure partie des "matérialistes de la conscience" qu'en éjectant purement et simplement le niveau transcendant. Chez Descartes, pour penser il faut d’abord être et non pas exister de façon corporelle, et l'être est Dieu.



Plus, examinant avec attention ce que j'étais, et voyant que je pouvais feindre que je n'avais aucun corps, et qu'il n'y avait aucun monde, ni aucun lieu où je fusse ; mais que je ne pouvais pas feindre, pour cela, que je n'étais point ; et qu'au contraire, de cela même que je pensais à douter de la vérité des autres choses, il suivait très évidemment et très certainement que j'étais ; au lieu que, si j'eusse seulement cessé de penser, encore que tout le reste de ce que j'avais jamais imaginé, eût été vrai, je n'avais aucune raison de croire que j'eusse été : je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui, pour être, n'a besoin d'aucun lieu, ni ne dépend d'aucune chose matérielle. En sorte que ce moi, c'est-à-dire l'âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu'elle est plus aisée à connaître que lui, et qu'encore qu'il ne fût point, elle ne laisserait pas d'être tout ce qu'elle est.

Après cela, je considérai en général ce qui est requis à une proposition pour être vraie et certaine ; car, puisque je venais d'en trouver une que je savais être telle, je pensai que je devais aussi savoir en quoi consiste cette certitude. Et ayant remarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : je pense, donc je suis, qui m'assure que je dis la vérité, sinon que je vois très clairement que, pour penser, il faut être : je jugeai que je pouvais prendre pour règle générale, que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement, sont toutes vraies ; mais qu'il y a seulement quelque difficulté à bien remarquer quelles sont celles que nous concevons distinctement.En suite de quoi, faisant réflexion sur ce que je doutais, et que, par conséquent, mon être n'était pas tout parfait, car je voyais clairement que c'était une plus grande perfection de connaître que de douter, je m'avisai de chercher d'où j'avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n'étais ; et je connus évidemment que ce devait être de quelque nature qui fût en effet plus parfaite.
René Descartes



En ce qui concerne le libre arbitre tel que Descartes le "cogite" et le "pressent", voir ici, et un succulent petit extrait :

Car, afin que je sois libre, il n'est pas nécessaire que je sois indifférent à choisir l'un ou l'autre des deux contraires ; mais plutôt, d'autant plus que je penche vers l'un, soit que je connaisse évidemment que le bien et le vrai s'y rencontrent, soit que Dieu dispose ainsi l'intérieur de ma pensée, d'autant plus librement j'en fais choix et je l'embrasse. Et certes la grâce divine et la connaissance naturelle, bien loin de diminuer ma liberté, l'augmentent plutôt, et la fortifient. De façon que cette indifférence que je sens, lorsque je ne suis point emporté vers un côté plutôt que vers un autre par le poids d'aucune raison, est le plus bas degré de la liberté, et fait plutôt paraître un défaut dans la connaissance, qu'une perfection dans la volonté, car si je connaissais toujours clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serais jamais en peine de délibérer quel jugement et quel choix je devrais faire ; et ainsi je serais entièrement libre, sans jamais être indifférent.


Il est nécessaire de bien préciser que le dualisme pensée/matière (Représentation/Existence) que l'on porte au cartésianisme n'est pas la dualité pensée-matière/être (Représentation-Existence/Transcendance)... et qu'en fait dualisme et dualité sont des approches fragmentaires et incomplètes du Réel, ce pourquoi les paradigmes intégrant les trois aspects pensée/matière/être sont plus à même d’appréhender la connaissance de l'être humain et de la réalité globale dans son "Unité insécable". A ce sujet, explorer les articles de la catégorie "Paradigmes" et plus particulièrement L'homme tridimensionnel.


A revoir ici, une approche de la notion de libre arbitre dans la non dualité...
A explorer aussi, le libre arbitre version Schopenhauer.


Poursuivons dans les actualités des neurosciences avec Patrick Haggard...







Le libre arbitre est à la racine de nos notions de responsabilité morale, de choix et de jugement. Il est au cœur de notre conception de la personne humaine comme une fin en lui-même autonome. Cependant, le libre arbitre est notoirement difficile à cerner. Les philosophes ont nié son existence sur la base que nous sommes déterminés par les lois de la nature, de la société ou de l'histoire, insistant sur le fait qu'il n'existe aucune preuve de la volonté libre de la chaîne de fer de cause à effet. Les théologiens ont soutenu que tout se passe selon la volonté de Dieu, et non celle de l'homme. Et pourtant, lorsque nous décidons que nous voulons quelque chose et agissons en conséquence, il semble bien que nous choisissons librement. Sommes-nous juste en train de nous leurrer ?

Certains des défis contemporains les plus profonds sur l'idée du libre arbitre viendra de neuroscientifiques, psychologues évolutionnistes et de biologistes. Ils soutiennent que nous sommes effectivement programmés pour agir de certaines façons, et que nous nous sentons comme si nous faisions des choix. Certains affirment, par exemple, que nous pouvons facilement être incités à certains types de comportement si seulement les bons stimuli sont appliqués. Il est largement admis que la publicité peut nous faire acheter des choses que nous n'avons pas besoin ou même envie. Des formes plus puissantes de ce raisonnement peut être trouvé dans l'idée que l'intervention précoce, généralement avant l'âge de trois ans, peut déterminer le type d'adulte qu'un enfant va devenir. Sans cette intervention, nous dit-on, leur avenir sera déterminé par la génétique, par l'environnement, par la façon dont leurs parents les traitent.

Néanmoins, le bon sens donne toujours un appui solide à l'idée que nous avons le libre arbitre. Nous comprenons qu'il y a relativement de grands domaines de notre vie où il est logique de dire que nous aurions pu agir différemment, avec des résultats différents en conséquence. La loi reconnaît ceci aussi : il n'y a pas de défense au fait que vous avez volé parce que vos parents étaient cruels pour vous. Nous pensons regretter des opportunités que nous aurions pu avoir. Et parfois nous ne choisissons pas de faire la bonne chose même contre nos propres intérêts : dans les cas extrêmes certains ont même donné leur vie pour les autres et pour des idéaux. Jean- Paul Sartre a fait valoir, « le lâche se fait lâche, le héros se fait héroïque, et qu'il y a toujours une possibilité pour le lâche de renoncer à la lâcheté et pour le héros de cesser d'être un héros ». L'idée que nous soyons nés lâches ou héroïque, est-elle une excuse pour ne pas faire face à nos responsabilités morales ? Ou est-ce que le libre arbitre est vraiment une illusion, le sous-produit d'une croyance vaine que nous sommes tous spéciaux ?


Conférence débat avec : Professor Joe Friggieri, head of philosophy, University of Malta; poet; playwright; theatre director; three-times winner, National Literary Prize ; Dr Daniel Glaser, head, special projects, public engagement, Wellcome Trust; honorary senior research fellow, Institute of Cognitive Neuroscience, University College London ; Neal Lawson, chair, Compass; author, All Consuming; former adviser to Gordon Brown; co-editor, Progressive Century ; Dr Ellie Lee, reader in social policy, University of Kent, Canterbury; director, Centre for Parenting Culture Studies








Il est certain qu'il manque aux neurosciences le parfum de la transdisciplinarité, sinon celui de la Transcendance, afin d'ouvrir la conscience individuelle à la Conscience universelle, et que les débats ne sont pas terminés...
Ailleurs, déterminisme, causalité... espace-temps... dans les sciences physiques, sont pourtant déjà vu d'une façon plus ouverte...
Bref, sachons "discriminer" et écouter notre intelligence intuitive.... :-)


Voir aussi :

Synchronicité

L'Être aux commandes, sans conditionnel